Fausto Giudice
Fausto Giudice
Фаусто Джудиче
فاوستو جيوديشي
Fausto Giudice est né en 1949. Il vit de nouveau en Tunisie, où il a créé les éditions workshop19 en 2012, après avoir vécu en France, en Italie, en Tunisie, en Belgique, en Suède et en Allemagne. De père italien, de mère germano-ukrainienne, il a des enfants de mère suédoise et le français est sa langue maternelle. Il est donc naturellement européen. Après une prime enfance en Italie, il a passé son adolescence en Tunisie, adolescence bercée par les révolutions algérienne, palestinienne, vietnamienne et chinoise. En 1968, il est maoïste et met en grève le grand lycée parisien où il étudie. Au début des années 1970, il passe au journalisme militant, à l'Agence de presse Libération, puis au quotidien du même nom. Parallèlement, il s'engage dans de nombreux combats : solidarité internationale, soutien à des grèves sauvages ouvrières, à des mouvements de prisonniers, campagnes pour le respect du droit d'asile, crèches sauvages et recherches d'alternatives de vie. N'étant plus maoïste depuis 1973, il crée de nombreux comités de lutte indépendants sur des questions précises, tentant chaque fois de faire travailler ensemble des individus de diverses sensibilités.
Dans les années 1980, revenu en France, il s'engage dans un travail avec des associations d'immigrés et de réfugiés. Ce travail se traduit par la publication de 2 livres : Têtes de Turcs en France (1989), une série d'enquêtes sur l'apartheid à la française et Arabicides, une chronique française 1970-1991 (1992), une enquête sur les meurtres d'Arabes en France. Dans les années 1990, il s'engage à nouveau pour la Palestine - après les Accords d'Oslo auxquels il ne croit pas, puis pour la résistance algérienne et tunisienne, mais aussi sur d'autres questions. Par exemple, en 1992-1993, il organise une campagne "Hommes à la mer", sur les passagers clandestins africains à bord de bateaux entre l'Afrique et l'Europe. Il permet ainsi aux familles de 8 passagers clandestins ghanéens assassinés par l'équipage du cargo MC Ruby, de se constituer parties civiles au procès qui condamnera les assassins à Rouen en décembre 1995, rendant ainsi justice à ces victimes de la mondialisation capitaliste.
En 1995, il crée à Paris, avec des amis originaires de 3 continents, l'Alliance zapatiste de libération sociale, qui essaye de répandre et de faire comprendre le message des zapatistes mexicains sur une nouvelle manière de faire une politique populaire de gauche. L'AZLS organise des activités d'information et de mobilisation, notamment sur le Mexique, mais aussi sur l'Algérie, la Bosnie, la Tunisie, la Colombie et le Sri Lanka. L'AZLS est la première organisation en France à dénoncer la responsabilité de la junte militaire algérienne et de ses services secrets dans les massacres attribués aux "islamistes". Cela lui vaut une popularité certaine dans les milieux populaires algériens et des condamnations vertueuses de la part de l'extrême-gauche laïque française, tandis que les services de police français s'interrogent, perplexes, sur les raisons pour lesquelles des zapatistes s'engagent sur l'Algérie. Ces activités vaudront à l'AZLS d'être qualifiée de groupe "islamo-zapatiste". Plus sérieusement, L'AZLS fait siennes les trois devises de l'EZLN mexicaine :
1° - Liberté, justice, démocratie, 2°- Tout pour tous, rien pour nous-mêmes, 3°- Commander en obéissant.
Mise en sommeil en 1999, l'AZLS a connu une renaissance, avec la publication de son journal Basta ! depuis juin 2006 et son blog http://azls.blogspot.com. Elle agit en solidarité avec le peuple palestinien, les paysans pauvres marocains, le peuple d’Oaxaca au Mexique. Fausto Giudice reste zapatiste. Il est aujourd'hui cyber-journaliste et traducteur, travaillant pour des sites web et des weblogs indépendants. Il est l'un des fondateurs et animateurs du réseau de traducteurs pour la diversité linguistique Tlaxcala, créé en décembre 2005. Il est président du Collectif guantanamo, fondé en février 2003 pour informer sur le premier goulag impérial du XXIème siècle.
Il milite activement au sein de l’association Survie, qui lutte contre le pacte néocolonial qui lie la France et ses « anciennes » colonies africaines.
Sa devise personnelle est empruntée à Antonio Gramsci : « Pessimisme de la raison, optimisme de la volonté ».
Antonio Gramsci fait partie de sa galerie personnelle de héros et d'inspirateurs, aux côtés de Spartacus (dont la devise était : "erga omnes" : "pour tous"), de Toussaint Louverture, le libérateur des esclaves d'Haïti, de l'Émir Abdelkader, résistant algérien, de Giuseppe Garibaldi, le « Héros des deux Mondes", qui combattit pour la liberté au Brésil, en Uruguay, en France et en Italie, de Rosa Luxemburg, la martyre de la révolution allemande, d'Antonio Gramsci, le marxiste le plus intelligent du XXème siècle, assassiné par le fascisme, d'Emiliano Zapata, le chef de l'Armée de libération du Sud, assassiné par l'armée mexicaine, de Malcolm X, le dirigeant révolutionnaire afro-américain, militant de l'Islam ouvrier, devenu universaliste après son voyage au Caire et son pèlerinage à la Mecque, assassiné suite à un complot organisé par le FBI, du commandant Ernesto Che Guevara, martyr de la révolution aux Amériques, assassiné par la CIA, et enfin de Ramona, la commandante de l'Armée zapatiste de libération nationale, morte le 6 janvier 2006, sans oublier bien sûr le sous-commandant insurgé Marcos, qui a effectué en 2006 une tournée au Mexique, dans le cadre de "l'Autre campagne", sous une nouvelle étiquette, celle de "sous-délégué zéro".
L'Autre campagne était une tentative des zapatistes de sortir de leur isolement dans la région du Chiapas et de refonder une gauche anticapitaliste mexicaine, indépendante des partis institutionnels et des jeux de pouvoir, et dans l'immédiat, de faire entendre un autre son de cloche dans la campagne pour l'élection présidentielle mexicaine, qui a eu lieu le 2 juillet 2006. Une campagne qui aurait pu pourrait donner des idées aux mouvements sociaux et altermondialistes français pour l'élection présidentielle française de 2007. Mais hélas, ce message n’est pas vraiment passé.
Fausto Giudice est aussi traducteur multilingue ; Il a traduit entre autres Nanni Balestrini (Vogliamo tutto), Lucio Colletti, Ingo Hasselbach (Jeunesse perdue. Révolte vide et vieux démons,1995) et Elva Maria Cantor (Il manoscritto di Jakob Kreuzberg).